Il était hors de question d’aborder en un seul colloque tous les apports de Roman Jakobson à la linguistique du XXème siècle.
Aussi avons-nous voulu nous limiter à une période particulièrement cruciale pour la constitution de la pensée (et avant tout de la pensée linguistique) dans l’Europe actuelle : les années 20 et 30 (jusqu’à l’aube de la seconde guerre mondiale).
Ce qui s’est constitué dans les idées en linguistique en Europe au cours des années 20 et 30 a été brutalement interrompu par le nazisme, la guerre et la coupure de l’Europe en deux, et l’histoire de cette discipline a été bouleversée par les conséquences de ces événements. A la lumière de ce qu’est devenue la linguistique actuelle, il semble au moins possible aujourd’hui d’évaluer ce qui s’est alors mis en place. Le rôle de Jakobson a joué en cette période décisive, comme son trajet intellectuel et géographique, le désignent comme incontournable pour une telle évaluation.
Nous avons voulu concentrer nos réflexions sur trois points :
l’objet : en portant une attention particulière à l’histoire des concepts mis en place, d’où une insistance sur l’aspect proprement épistémologique des enjeux de ce colloque.