Résumé
L’alphabet analytique abkhaze de N. Marr a la mauvaise réputation d’être de peu d’utilité pratique à cause de sa complexité, ou bien de n’être pas suffisamment international, à cause de sa trop grande adéquation aux seuls sons de l’abkhaze. C’est pourtant faire peu de cas de son intérêt philosophique, qui en fait une oeuvre à replacer dans la lignée des grandes pasigraphies du XVIIIe siècle, à mi-chemin entre Court de Gébelin et John Wilkins, à ceci près que, à la différence de la philosophie du langage de l’époque des Lumières, cet alphabet ajoute une dimension génétique. Sa notation logique, ou décomposition analytique, est censée, en effet, refléter en même temps l’évolution phonique du «processus glottogonique unique» du langage humain.

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