Résumé
Que fait-on quand on enquête sur des langues ? De quelles prémisses part-on ? Et quelle valeur peut-on, doit-on attribuer aux dires ou aux réactions des informateurs ? Ce sont des questions qui se posent lors de l’élaboration des techniques d’une enquête. Elles reviennent aussi quand on procède à l’interprétation des données recueillies.
Le linguiste qui procède de l’enquête (par questionnaire) part du principe que l’observation directe des faits d’une langue n’est pas toujours possible ; et il cherche une solution alternative dans le recours à l’institution du sujet parlant. La confrontation des deux techniques d’observation – enquête et corps – permet d’en faire ressortir les failles respectives. Peut-on en conclure à l’inanité de toute technique d’observation (dans la mesure où celles-ci contiennent peu ou prou des données provenant de corpus ou d’enquête au sens large du terme) ? Le problème est mal posé quand on vise l’objectivité absolue et la conformité totale de la description à son objet mais une conception relative de la structure linguistique permet, sinon de mesurer, du moins d’apprécier l’adéquation de techniques données à des situations précises, et les limites de la validité des résultats obtenus par leur application. Noter qu’ici, l’accent est mis sur l’enquête par questionnaire.

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