La «question slave» dans la «libre discussion linguistique» en URSS en 1950: un épisode de l’histoire des idées linguistiques reflété dans la littérature
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Mots-clés

histoire de la linguistique dans l’histoire de la littérature, peuples et langues slaves, politique extérieure de l’URSS, intervention stalinienne en lin-guistique en 1950, N. Marr et le marrisme, A. Solženicyn

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Comment citer

Velmezova, E. (2013). La «question slave» dans la «libre discussion linguistique» en URSS en 1950: un épisode de l’histoire des idées linguistiques reflété dans la littérature. Cahiers Du Centre De Linguistique Et Des Sciences Du Langage, (37), 245–259. https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2013.713

Résumé

Il y a plusieurs raisons à l’intervention de Stalin dans la «libre discussion linguistique» de 1950, parmi lesquelles l’ainsi nommée «question slave»: dans sa «nouvelle théorie du langage», Nikolaj Marr avait renoncé à la notion même de famille de langues, en la remplaçant par celle de stade dans l’évolution du langage humain. Cela supposait que ni (ce qu’on appelle traditionnellement) les familles de langues, ni les groupes de langues à l’intérieur de ces familles ne constituaient des unités ontologiques. Or, dans les années 1940-1950, à la recherche de l’amitié des «Frères slaves» et pour renforcer ses rapports amicaux avec eux, l’URSS insista souvent sur le caractère ontologique des liens entre les «peuples slaves», lesquels liens découlaient de la parenté des langues slaves. Ainsi la linguistique marriste, connue en URSS largement en dehors du milieu purement linguistique, ne correspondait plus à l’une des lignes centrales de la politique extérieure du pays, ce qui a pu provoquer l’intervention de Stalin en linguistique. Cette «composante slave» de la «libre discussion linguistique» a été implicitement reflétée dans le roman d’Aleksandr Solženicyn Le premier cercle.

https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2013.713
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