Le thème de la « construction impersonnelle » est vaste. Il a déjà fait couler beaucoup d'encre, parce qu'il touche à plusieurs problèmes fondamentaux de linguistique générale : structure de la proposition ; histoire de ses conceptions grammaticales ; statut syntaxique du sujet ; rapports entre la logique et la langue ; contenu de la notion de « personne » en grammaire ; mérites comparés des modèles de constituants immédiats et des modèles de dépendance ; etc. Ces questions ont rassemblé lors d'un colloque à Lausanne des linguistes de plusieurs pays, d'Europe occidentale, centrale et orientale. L'enjeu de la rencontre était de comparer les approches du problème à partir des matériaux fournis par les langues slaves et romanes. Il ne s'agissait pas seulement de présenter une description des constructions impersonnelles dans telle ou telle langue, mais bien plutôt de s'attaquer aux problèmes théoriques de fond posés par leur existence, et notamment d'examiner quel modèle de structure de la proposition semble le plus apte à en rendre compte. Le colloque est venu continuer la déjà longue tradition des « Karolakiades », qui se déroulent depuis une quinzaine d'années dans différents pays d'Europe à l'initiative de Stanislas Karolak, professeur de linguistique romane à l'Université pédagogique de Cracovie, en signe d'hommage et d'amitié.