Cet ouvrage constitue les actes de la Journée d’études La linguistique urbaine en URSS organisée par la section de langues et civilisations slaves (actuellement section des langues slaves et de l’Asie du Sud) et le
CRECLECO (Centre de recherches en histoire et épistémologie comparée de la linguistique d’Europe centrale et orientale) le 18 octobre 2013 à l’Université de Lausanne, avec le soutien financier du Centre de linguistique et des sciences du langage.
Cette journée d’études avait pour but de réunir des chercheurs de cinq pays, la Suisse, la France, le Royaume-Uni, la Pologne et la Russie, autour d’un sujet qui passionnait les linguistes soviétiques des années 1920-1930, à savoir l’étude de la langue de la ville. A l’intérieur de ce sujet général, les communications des intervenants ont porté sur la koinè de la ville, le bilinguisme, les sociolectes d’une même ville en interaction, la différenciation linguistique entre ville et campagne, ainsi que sur l’argot portuaire ou encore le jargon des voleurs.
Les intervenants ont entrepris de suivre en détail comment la linguistique «urbaine» soviétique d’une part se place dans une tradition française représentée par Lazare Sainéan (1859-1934), et d’autre part, développe ses propres méthodes et styles de recherche, et inspire même toute une génération de linguistes, jusqu’à William Labov. C’est pour confronter les différents études et angles de vue sur le sujet que la participation de spécialistes de cinq pays est nécessaire. Rappelons ici que la linguistique urbaine, ou la sociolinguistique urbaine, acquiert le droit de cité à partir d’un nom connu, celui de William Labov (Language of a Inner City, 1972). Les intervenants ont mis l’accent sur les activités de linguistes qui ont été aux premières loges de la mutation sociale de 1918 en Russie. Ceux qui ont fondé les branches de la linguistique appelées plus tard «dialectologie urbaine» et «sociolinguistique urbaine».