Résumé
La recherche sur le terrain en linguistique s’est considérablement modifiée et sophistiquée ces dernières années : d’une part, grâce à l’élargissement des méthodes d’enquête en sociolinguistique, promouvant une approche fine du terrain en vue d’analyse qualitatives aussi bien que quantitatives ; d’autre part, grâce à un intérêt de plus en plus marqué pour le recueil de corpus oraux interactionnels, constitués en vue d’analyses portant aussi bien sur les formes grammaticales que sur les processus conversationnels, venant relayer les techniques traditionnelles dans le domaine de la description des langues. Une telle situation montre la pertinence de la question qui interroge les modalités de la présence des pratiques de terrain dans la discipline de la linguistique.
Deux versants de la problématique seront ici explorés : d’une part il s’agira d’expliciter quelles sont les technologies et les inscriptions qui structurent le terrain du linguiste et les données qu’il y recueille – en se focalisant notamment sur le questionnaire. D’autre part, il s’agira de montrer comment ces technologies traitent (ou ne traitent pas) les interactions sur le terrain (que celle-ci concernent l’enquêteur et ses informateurs ou les locuteurs observés).
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