Résumé
La syntaxe générale développée par André Martinet est mal connue et rarement discutée. Elaborée en pleine cohérence avec une définition stricte de la notion de «langue» et une conception de la linguistique comme champ de recherche autonome, elle ne s'inféode ni à la psychologie ni à la logique et récuse tout universel non déductible de la définition de la langue. Aussi fréquente soit-elle, l'existence d'un prédicat n'est pas un universel, moins encore celle d'un sujet et la structure sujet-prédicat n'est qu'un cas particulier de formation de l'énoncé minimum qui n'existe pas obligatoirement dans toutes les langues. Cette contestation du statut universel de ces notions n'empêche pas d'en donner une définition générale, valable pour toutes les langues où elles sont applicables. C'est dans le processus d'actualisation — également redéfini — qu'il faut chercher l'explication de la fréquence, dans les langues du monde, d'une construction bipartite de l'énoncé minimum.
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