Résumé
Par l'effet conjoint de contingences géo-politiques et de raisons épistémologique, à partir des années 1990 la relativité linguistique a retrouvée une actualité qu'elle semblait avoir perdue sous l’action de la diffusion du structuralisme d'abord et du générativisme ensuite. Cet article se propose comme une rétrospection sur le “néo-humboldtisme”, un terme qui recouvre un agglomérat de théories gravitant autour de la notion de relativité. Après avoir précisé les deux notions, apparentées mais différentes, de relativité et determinisme (§ 1) ainsi que leurs motivation rhétoriques et théoriques (§§ 2-3), il reconstruit les racines idéalistes de la théorie (§ 5) et en décrit les développements au XXe siècle, dans deux directions diverses, chez Weisgerber (§ 6) et Whorf (§ 7). Il donne enfin (§ 8) quelques exemples de l'approche néo-cognitive de la notion de relativité, où deux aspects essentiels de l'approche idéaliste sont remis en question : l'identification entre pensée et langage et la correspondance entre l'appartenance typologi-
que de la langue et le caractère ethno-territorial des locuteurs.

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