Abstract
Cet article étudie les continuités qui se font jour, souvent cachées par des changements politiques dramatiques, sur la scène de la philosophie et de la pensée sociale pendant la période soviétique, depuis la Révolution d’Octobre en 1917 jusqu’à la désintégration de l’URSS en 1991. Comme le paradigme intellectuel dominant de toute cette période était le marxisme, toute réflexion sérieuse sur la question de la continuité doit non seulement prendre en compte le marxisme, mais encore le mettre au centre de l’attention. C’est ce dont traite la première partie de l’article. Dans cette optique, la continuité inscrite dans la dialectique permanence / transformation avait deux aspects importants : l’auto-conscience et le positionnement du marxisme soviétique par rapport à la philosophie occidentale non- marxiste, et, au-delà, mais aussi indépendamment, à la pensée russe d’avant 1917.
La seconde partie de l’article examine différents discours de l’exceptionnalisme, essentiellement la renaissance du slavophilisme, du počvenničestvo et de l’eurasisme. L’accent est mis sur l’Union Soviétique et non sur l’émigration, car cela aurait reproduit l’idée erronée que les intellectuels émigrés sont les seuls hérities authentiques de la tradition prérévolutionnaire.

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