Abstract
Dans ses Prinzipien der Sprachgeschichte de 1880, Hermann Paul, philologue allemand néo-grammairien (Junggrammatiker, 1846-1921), affirme un seul principe, communicatif, donc pragmatique, à l’origine de la langue et de son évolution historique des formes simples aux formes composées. Les actes langagiers entre individus sont source de changements progressifs. Ce principe historique général et universel concerne tous les éléments du langage et donc aussi la syntaxe de toutes les langues.
Si l’analyse paulienne de la phrase en sujet «psychologique», comme point de départ de la pensée, et prédicat «psychologique», comme aboutissement ou but de cette même pensée, renoue avec la sémiotique de tradition empiriste de la Popularphilosophie, et, au-delà d’elle ou à travers elle, avec le modèle encore plus ancien d’Aristote, modèle recouvert par le transcendantalisme kantien, l’analyse «psychologique» de Paul, reprise par le Suisse Sechehaye, élève de Saussure, en même temps qu’elle signe la rupture avec le modèle «logique» de la Grammaire de Port-Royal, annonce la linguistique moderne avec ses théories de l’énonciation et des actes de langage. De ce point de vue, les Principes pourraient bien représenter un passage obligé de l’histoire de la linguistique.

This work is licensed under a Creative Commons Attribution 4.0 International License.