Les mésaventures du sujet dans l’espace totalitaire : une lecture des «Espaces de Jubilation» de Mikhaïl Ryklin
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Mots-clés

philosophie «post-soviétique», Sujet, totalitarisme, réception de la French Theory, Lacan, Derrida, Moscou.

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Comment citer

Landolt, E. (2011). Les mésaventures du sujet dans l’espace totalitaire : une lecture des «Espaces de Jubilation» de Mikhaïl Ryklin. Cahiers Du Centre De Linguistique Et Des Sciences Du Langage, (29), 205–220. https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2011.931

Résumé

Cet article propose de montrer comment une frange particulière de la philosophie russe a pu penser la question du sujet en Russie dans les années 90. Nous essaierons d’introduire à la problématique du sujet dans la philosophie post- soviétique à partir de la pensée de Mikhaïl Ryklin, philosophe russe contemporain, qui se propose, par un discours théorique à la croisée de différentes disciplines, de mieux comprendre le rapport entre subjectivité et pouvoir à l’époque soviétique, à partir de sources peu habituelles pour la philosophie (livres pour enfants, slogans politiques, etc.), faisant de Ryklin un précurseur des dites «cultural studies». Le texte en question, compilation de différents articles, présente une absence de mention concrète du concept de sujet. Qu’il soit sub’ekt / lico / ličnost’ / individ, il n’est jamais abordé de front comme concept, ni même mentionné. Au contraire de la France, où la question de la mort du sujet a dominé les débats philosophiques des années 60 suite aux travaux pionniers d’Althusser ou encore du groupe Tel Quel, on peut dire que la mort du sujet n’est pas à proprement parler un débat en Russie parce que les circonstances historiques n’y sont pas favorables. Il y a ainsi une volonté chez Ryklin de ne pas aborder de front la question du sujet, mais plutôt de la contourner par une reconstitution anthropologique du discours dominant sous l’ère stalinienne, qui permet au lecteur d’accéder à un sujet soviétique fragmenté, dispersé, décentré par le discours totalitaire. Si le sujet n’est donc pas mentionné, il se laisse deviner, il se dévoile comme trace de son élimination par le régime. C’est donc dans l’implicite d’un discours théorique nouveau, à la recherche d’un geste et d’une cohérence propre, que s'inscrit cette compréhension nouvelle du sujet soviétique."

https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2011.931
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