Résumé
L’objectif de cette étude est de revenir sur la rencontre advenue à Prague dans les années 1930 entre la linguistique structurale et la phénoménologie et d’explorer l’hypothèse que la première citée a connu – certes confusément et fugacement un véritable «moment phénoménologique». Notre intention ne sera pas d’isoler et de décrire de façon précise les empreintes conceptuelles laissées par la phénoménologie sur la linguistique structurale. Une telle analyse serait d’une part trop complexe pour être tentée ici et, d’autre part, n’est pas nécessaire dans la mesure où d’autres (M. Dennes, E. Holenstein) ont déjà suffisamment défini les grandes lignes de la rencontre entre structuralisme et phénoménologie (notamment la filiation E. Husserl – R. Jakobson) pour que l’on puisse la considérer comme avé-rée. Mon objectif consistera plutôt à apporter des éléments de réponse - via la prise en compte des travaux de G. Špet et de H. Pos – à deux objections d’ordre général qui stipulent que la phénoménologie de Husserl et la linguistique de Jakobson sont en fait antagonistes sur un point essentiel, l’idéalité du langage.
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