Résumé
En s'appuyant sur le modèle «mot≈signe≈oeuvre artistique» élaboré par Potebnja nous avons cru possible de rapprocher sa conception de celle des formalistes russes, de démontrer qu'elles participent du paradigme différentialiste remontant à Herbart et qu'elles introduisent dans la composition du signe (mot, oeuvre) le procédé et le matériau, indices de la pratique artistique. Le mot d'ordre formaliste sur le contenu devenant la forme cesse d'être une boutade et rejoint la tradition où la théorie des formes touche à celle des signes. Nous vérifions l'applicabilité du modèle à quatre composantes à la lecture de l'art contemporain (sur l'exemple de la peinture de Simon Hantaï) et concluons que sa persistance s'expliquerait par le fait qu'il conserve en lui la mémoire de la causalité aristotélicienne avec ses quatre causes — formelle, matérielle, efficiente et finale.

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