Pas de langues, ni de territoires, ni d'ethnies chez les «primitifs» : une leçon d'anthropologie post-nationaliste
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d’Ans, A.-M. (2022). Pas de langues, ni de territoires, ni d’ethnies chez les «primitifs» : une leçon d’anthropologie post-nationaliste. Cahiers Du Centre De Linguistique Et Des Sciences Du Langage, (8), 93–102. https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.1996.1906

Résumé

Une constante de l’idéologie nationaliste est de tenir pour avérée l’existence fondatrice d’entités respectivement territoriales, linguistiques et socio-politiques, postulant au surplus entre ces trois instances une cohésion fondamentale, qui serait productrice d’identité.

Relayée par la propagande auto-promotionnelle des États-nations, cet ensemble d’assertions doctrinales s’est divulgué depuis plus d’un siècle avec tant de vigueur qu’il a fini par échapper à la vigilance de toute critique, acquérant la solidité d’une sorte de paradigme, dans lequel tout naturellement l’ethnologie naissante coula ses premières recherches. Avec pour résultat qu’aujourd’hui nul ne peut plus savoir si c’est l’ethnologie qui est à la remorque de l’idéologie nationaliste ou si c’est le contraire, tant les points de vue de l’une renvoient à ceux de l’autre, et vice-versa.

Voilà pourtant l’ethnologie se trouve maintenant au pied du mur : pour échapper au soupçon de complicité avec le déchaînement d’atrocités qui endeuille cette fin de siècle, il lui faut redéfinir ses apriorismes, réviser ses méthodes, changer de phraséologie et peut-être même de nom, afin de surmonter le handicap d’une terminologie qui, consciemment ou non, ramène tout au concept de nation, et pouvoir recadrer son objet dans une perspective nouvelle.

https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.1996.1906
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