Représentations linguistiques au Niger : convergences et divergences entre hommes et femmes

Résumé

En matière de politique linguistique, les femmes jouent un rôle très important vu la relation particulière qu'elles tissent avec leurs enfants avant leur scolarisation et dans l'assise de ceux-ci dans une langue première. Pour ce qui est du Niger et des données disponibles, on ne peut véritablement parler d'une attitude visant la recherche de formes plus correctes ou prestigieuses de la part des femmes, les langues nigériennes étudiées jouissant d'un faible prestige par rapport au français langue officielle. Mais peut-on voir une préférence exprimée par les femmes par rapport au français, langue pouvant être considérée plus prestigieuse par la promotion sociale qui lui est liée ? Voit-on une propension à considérer l'une des deux langues véhiculaires, sachant que la transmission d'un instrument de communication commun et large peut faciliter l'insertion sociale des enfants et ainsi leur survie ? Divers linguistes africains, notamment ADEGJIBA, proposent l'accès de certaines langues véhiculaires au rang de langues officielles afin de permettre une alphabétisation des masses, avec le concours, sine qua non, des éducatrices. Les femmes nigériennes manifestent-elles à cet égard une attitude visant à accueillir favorablement des langues locales qui puissent prendre certaines fonctions dévolues, pour l'heure et pour ce qui est du Niger, au français ?