Résumé
Avant même la fin de la première guerre mondiale, le visage qu’aurait le continent européen après les hostilités était au centre des préoccupations. Dans le cadre de cet article, nous aimerions montrer que, dans ce contexte, la linguistique et les faits de langue furent utilisés pour proposer une vision du nouvel ordre européen qui s’annonçait. Plus précisément, des conceptions romantiques ont influencé, inconsciemment peut-être, la façon dont linguistes et non linguistes considéraient les langues et les nations qu’il s’agissait de créer, alors même que certaines idées romantiques sur les langues avaient quelque peu été remises en cause par de nouvelles avancées dans les sciences du langage. En conclusion, et pour expliquer ce fait, nous proposerons quelques pistes de réflexion : 1) la façon romantique de considérer les langues et les nations était encore relativement bien ancrée parmi les linguistes et les non linguistes, peut-être à la faveur de son approche concrète ; 2) le fait de continuer à considérer les langues et les nations d’un point de vue romantique répondait aux besoins d’une époque.

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