Abstract
Dans le processus d’acquisition d’une langue nouvelle, étrangère, l’individu met en forme sonore et perçoit la parole produite dans cette langue selon les «règles» d’un système individuel intermédiaire ou, autrement dit, transitoire. Il construit sa parole dans cette langue seconde en utilisant dans une plus ou moins grande mesure le «matériel» du système de langue première (S1) et les habitudes auditives-articulatoires formées sur cette base. Mais pas seulement. La recherche des équivalents physiques des unités fonctionnelles de la langue seconde, qui ne trouvent pas de correspondances dans le système premier, conduit à ce que dans la parole d’allophones surviennent des réalisations inconnues tant du système premier que du système second (S2). Par ailleurs, le degré de prévalence et la fréquence des réalisations correspondant au système et à la norme de la langue donnée varient et sont déterminées par le niveau de maîtrise de celle-ci. En résultat, le système phonétique de l’individu possède un caractère hybride, ce qui se manifeste aussi bien dans la composition des unités que dans leurs relations paradigmatiques et syntagmatiques.

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