Abstract
Jakubinskij ainsi que Vološinov partent dans leur approche de la langue de la situation extra-verbale, entendue comme situation vécue et partagée avec un autre. Les liens avec cette situation forment et l'événement langagier et son aspect proprement linguistique. Les deux linguistes pensent un recul ou une réduction de l'aspect linguistique ; ainsi, Vološinov parle d'un «énoncé dépourvu de mots» où ce qui subsiste est une forme : une intonation, un geste. Ce qui devient visible est le corps parlant et écouté, par là l'autre et le social, puis le rôle que jouent l'intonation et la voix. Devient visible, finalement, une forme réciproque et mutuelle, sensible et matérielle. L'objectif de la contribution est de développer l'approche de Jakubinskij et de Vološinov, d'élaborer ensuite une notion de forme linguistique se basant sur le moment du vécu. L'argumentation suivra également une logique ontogénétique, visant à préciser le développement de la forme linguistique par la voix de l'autre ; c'est ici que nous ferons référence à Vygotskij et aux concepts d'intériorisation et de langage intérieur. Finalement nous proposerons une idée de la langue correspondant à l'idée de forme linguistique élaborée.

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