Science du langage, psychologie individuelle et psychologie des peuples en Allemagne. Le débat entre H. Steinthal, H. Paul et W. Wundt et la question des fondements des sciences de la culture
PDF

Mots-clés

histoire des sciences humaines ; psychologie ; sciences de la culture ; Allemagne XIXe siècle ; linguistique allemande ; psychologie des peuples.

Catégories

Comment citer

Trautmann-Waller, C. (2011). Science du langage, psychologie individuelle et psychologie des peuples en Allemagne. Le débat entre H. Steinthal, H. Paul et W. Wundt et la question des fondements des sciences de la culture. Cahiers Du Centre De Linguistique Et Des Sciences Du Langage, (29), 67–86. https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2011.915

Résumé

Dans l’Allemagne de la seconde moitié du XIXe siècle des débats très vifs entourent l’idée d’une entité psychologique collective (Volks- geist chez Steinthal ou Volkswille chez Wundt) telle que la définit la «psychologie des peuples» en liaison étroite avec des recherches sur les langues ou les mythologies. Si Durkheim, pensant notamment à ces travaux, estimait que sans la conception très germanique de la société comme réalité sui generis plus grande que la somme de ses parties, il n’y aurait pas de science sociale, un néo-grammairien comme Hermann Paul s’est opposé pour sa part à ce genre construction purement spéculative à ses yeux et du coup nuisible à la recherche, notamment linguistique. Selon sa «science des principes», les sciences de la culture en général ne sauraient s’appuyer que sur une psychologie individuelle. De la «querelle des lois phonétiques» à l’articulation entre linguistique et psychologie et à la validité de l’utilisation de la notion de loi en sciences humaines en général, ce débat allemand, loin de ne concerner que la linguistique, a eu une certaine importance pour la définition du fait social et préfigure des oppositions théoriques en sciences sociales encore valables aujourd’hui. De l’opération de clarification entreprise par Hermann Paul, à la place de la psychologie allemande au sens large pour la naissance des sciences sociales ou à l’importance de ce débat pour la genèse du structuralisme, ce qui est en jeu, c’est autant la question de la possibilité de concevoir un sujet collectif que la possibilité d’une scientificité des sciences humaines en général.

https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2011.915
PDF
Licence Creative Commons

Cette œuvre est sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International.