Résumé
Prenant comme point de départ la question «peut-on considérer encore aujourd’hui qu’une oeuvre littéraire contient implicitement une suggestion sur l’itinéraire interprétatif à (ne pas) suivre et qu’en refusant de déchiffrer cette suggestion, on risque d’entrer en mésentente avec l’objet même de l’interprétation?», l’article propose un parcours à travers les différents paradigmes épistémologiques dont les uns se trouvent plus accueillants que d’autres pour les notions de malentendu et de surinterprétation. Si pour l’herméneutique romantique, le problème de l’interprétation se pose d’emblée à travers la dichotomie compréhension /mécompréhension et que le malentendu peut être évité grâce à la réduction de l’écart entre la signification sémantique et l’intention dianoétique et à la reconstruction du contexte initial de création, – pour l’herméneutique (post)-heideggérienne, la distance temporelle et historique n’est plus considérée comme un obstacle à l’entendement adéquat: l’idée de ce dernier inclut désormais celle d’appropriation/actualisation du sens, constitutives de tout acte interprétatif. Un retour sur la controverse Umberto Eco / Richard Rorty permet de s’interroger sur la cohérence et les limites de deux approches théoriques diamétralement opposées dont la confrontation conduit à la «mise à nu» des fondements ontologiques et épistémologiques du discours métalittéraire sur le malentendu
Cette œuvre est sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International.