Résumé
Cette contribution s’inscrit dans la problématique de l’émancipation de la grammaire par rapport à la logique, ou plus précisément, dans l’hypothèse des multiples recompositions des frontières entre grammaire et logique (et sémantique). Elle le fera tout en plaçant la problématique sous un éclairage nouveau, dans la mesure où le rapport entre grammaire et logique est vu comme une coexistence «conflictuelle».
La syntaxe traditionnelle apparaît, en effet, comme foncièrement bidirectionnelle, dans ce sens qu’elle allie une approche catégorielle ascendante (= qui focalise la syntaxe des parties du discours) à une approche descendante – à l’origine purement logique – qui divise la proposition en segments sémantico-logiques. La schizophrénie dont elle pâtit se manifeste à travers un certain nombre d’excès et donne lieu à des discontinuités, voire à des conflits internes dans l’analyse. Parallèlement, chez certains auteurs un début de solution émerge, notamment à travers le concept de «groupe de mots» ou par l’introduction d’une perspective fonctionnelle transversale.
Cette étude est basée sur une analyse transversale détaillée et quantifiée d’un corpus de 25 grammaires de référence du français qui représentent le sommet de la production grammaticographique de la première moitié du XXe siècle.

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