Le discours sur la langue ukrainienne en Galicie orientale dans la première moitié du XIXème siècle
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Mots-clés

langue
nation
identité
authenticité
orthographe
standardisation
langue « littéraire »
appartenance nationale
Ukraine
Galicie

Catégories

Comment citer

Saïdi, V. . (2022). Le discours sur la langue ukrainienne en Galicie orientale dans la première moitié du XIXème siècle. Cahiers Du Centre De Linguistique Et Des Sciences Du Langage, (26), 145–158. https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2009.1379

Résumé

L’article porte sur les controverses menées au cours du XIXème siècle autour de la langue ukrainienne. Le sujet proposé est mal connu dans le monde occidental, de plus, aussi paradoxal que cela puisse paraître, il est très peu étudié en Ukraine. La complexité de la question ukrainienne à cette époque consiste en ce que, d’une part, les Ukrainiens, en cherchant à confirmer leur langue et leur identité par rapport aux Polonais et aux Grands-Russes, sont arrivés à créer une mythologie nationaliste, au centre de laquelle s’est trouvé leur idiome. Contestée en tant que langue officielle (ou taxée de langue « sans perspective »), considérée par les Polonais comme un dialecte du polonais et par des Grands-Russes comme un dialecte du russe, l’ukrainien fut proclamé à la fin du XIXème siècle la langue la plus riche, la plus mélodieuse, la plus ancienne, celle qui avait servi de base aux autres langues indoeuropéennes.

D’autre part, comme l’ukrainien n’avait pas de langue « littéraire » (normée) et était morcelé en plusieurs dialectes, la question de l’élaboration de la langue standard provoqua de fortes polémiques qui ont divisé les Ukrainiens en deux partis. Les russophiles défendaient l’orthographe étymologique, et, pour enrichir la langue, cherchaient à emprunter les mots et les expressions grands-russes. Les populistes utilisaient l’orthographe phonétique, s’efforçaient de créer de nouveaux termes sur la base des racines des mots ukrainiens vernaculaires. Comme résultat, les russophiles écrivaient en jazyčie (un mélange de slavon et de langue vernaculaire). Les populistes, partis du principe que la langue littéraire doit être créée à partir de la « parole vivante », multipliaient les écritures. Tout cela aboutit à un chaos linguistique.

 

https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2009.1379
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