La notion de langue nationale: où la théorie manque et la langue déborde
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Mots-clés

discours sur la langue, langue brésilienne, langue portugaise, langue(s) et nation(s), langue nationale, colonisation, changement linguistique, vices de langage

Catégories

Comment citer

Orlandi, E. (2011). La notion de langue nationale: où la théorie manque et la langue déborde. Cahiers Du Centre De Linguistique Et Des Sciences Du Langage, (31), 25–60. https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2011.841

Résumé

"Nous étudions le discours sur la langue au Brésil à partir des grammaires produites par des grammairiens brésiliens, en considérant le fait que le Brésil est un pays qui a subi le processus de colonisation. Júlio Ribeiro (1881), João Ribeiro (1887),
M. Pacheco da Silva (1878), M. Pacheco da Silva et B. Lameira de Andrade (1887), sont des grammairiens brésiliens qui écrivent des grammaires au Brésil pour des Brésiliens et qui, entre autres, participent à la construction de l’État brési- lien, dans son unité et dans son identité (Langue / Nation / État). Le processus de grammatisation brésilienne du portugais constitue un savoir sur la langue et ses singularités et il contribue à l’historicisation de la langue sur le territoire national brésilien. Par ailleurs, des disciplines de la linguistique – comme le comparatisme, la dialectologie, la sociolinguistique variationniste – ont fourni d’importantes con- tributions pour l’analyse et la compréhension des relations entre langues dans d’autres contextes historico-politiques. Ces théories et leur terminologie permettent de montrer le changement entre une forme latine et la forme d’une langue romane. Cela devient plus complexe néanmoins lorsqu’il s’agit du rapport entre les formes de langues de colonisation (portugais / brésilien; espagnol / hispano-américain, etc.). Des notions très productives dans d’autres situations linguistiques que celles de la colonisation – comme changement, dialecte, par exemple – sont assez polémi- ques quand il s’agit du rapport entre les langues du colonisateur et du colonisé. L’usage de ces notions ne donne aucune visibilité à des faits de langage résultant de heurts propres au processus de colonisation. Le cas brésilien met spécifiquement en jeu le rapport de la langue portugaise à des centaines de langues indigènes, aux langues africaines, à celles de l’immigration, à partir du XIXème siècle, et à celles des frontières."

https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2011.841
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