Résumé
Cet essai explore le potentiel de la pensée formelle et des mathématiques en tant qu’outils fondamentaux dans les sciences humaines, comme l’envisageait Granger, qui soulignait leur rôle « non pas seulement comme réduction des phénomènes aux calculs, mais aussi comme invention de structures nouvelles, voire même d’une mathématique originale ». D’un point de vue historique, les mathématiques sont passées de l’art de la mesure à une « science des modèles ». C’est là qu’il faut chercher la « mathématique originale » pour constituer la base conceptuelle des humanités numériques, qui mettent l’accent sur la modélisation formelle plutôt que sur la simple automatisation des calculs. Cette perspective appelle à une intégration plus poussée des méthodes informatiques avec leurs fondements logiques et mathématiques afin de faire progresser les cadres épistémologiques des sciences humaines.

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